DEVRONS-NOUS VIVRE AVEC LE VIRUS DE LA COVID
serons-nous capables de faire disparaître le virus ou devrons-nous vivre avec ?
La couverture vaccinale contre le Covid-19 a augmenté rapidement en France ces derniers mois.
En France, 93 % des adultes ont reçu une première dose et 80 % ont désormais un calendrier vaccinal complet.
En Europe, 78 % des plus de 18 ans et 66 % de la population totale ont reçu au moins une dose au 10 septembre 2021. Ces chiffres contrastent avec la situation internationale, de nombreux pays ont affiché une proportion de la population ayant reçu au moins une dose dose plus faible : Brésil 62 %, Inde 36 % ou Nigéria 2 %…
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La couverture, en France et en Europe, est particulièrement élevée dans les tranches d’âge à risque accru de forme sévère de Covid-19 (qui conduit à une hospitalisation, pouvant aller en réanimation et liée mortelle), c’est-à- dire à partir de 40-50 ans. . Ceci explique le découplage observé entre les courbes d’infection et de décès. Ainsi, malgré la dominance de la variante Delta, deux à trois fois plus contagieuse que la souche initiale du SRAS-V-2, la dernière vague observée cet été en France n’a pas conduit à une saturation des hôpitaux comparables aux précédentes.
Ces observations soulèvent des questions sur ce qui peut être envisagé à long terme grâce à la vaccination : pourrait-on faire disparaître le virus Covid-19 et son ? Ou devrons-nous simplement mettre fin à l’épidémie et continuer à vivre avec le virus ? Dans les deux cas, quelle stratégie vaccinale envisager ? Voici les réponses que nous avons.
Immunité naturelle et théorie
La variante Delta affiche un « R0 de base » (constante biologique propre à chaque pathogène) de près de 6, c’est-à-dire qu’une personne infectée infecte théoriquement 6 personnes non immunisées. Avec une telle infectiosité, une population non vaccinée serait presque entièrement infectée à terme : plus de 85 % des individus pourraient être totalement protégés contre l’infection afin d’arrêter la transmission virale L’application de cette théorie est plus complexe…
Car la protection obtenue par une première infection n’est pas parfaite : elle réduit le risque d’une nouvelle infection « seulement » de 73 % au cours des trois mois suivants, un pourcentage qui diminue probablement avec le temps. Il est donc très peu probable que la transmission virale s’arrête d’elle-même, même si toute la population a été infectée.
L’immunité naturelle que nous développons après infection par un virus respiratoire (type coronavirus ou grippe) n’est, en fait, que partielle et de durée limitée : nous avons tous déjà eu un rhume ou même la grippe, et nous savons que nous en avons. aura encore… Ces virus se distinguent en cela de ceux des maladies infantiles (rougeole et autres), que l’on n’attrape (si on n’a pas été vacciné) qu’une seule fois.
Pourtant, pour imparfaite qu’elle soit, cette immunité naturelle suffit à réduire notre vulnérabilité aux virus respiratoires « cousins » de celui qui nous infecte – on parle d’immunité croisée, par exemple entre souches de grippe. Par transposition, on peut s’attendre à ce que les personnes infectées à plusieurs reprises par une variante du SRAS-CoV-2 développent une protection contre une éventuelle forme sévère de Covid-19.
L’efficacité de la vaccination contre l’infection
Quel niveau de protection la vaccination permettrait-elle d’atteindre ? Les estimations les plus fiables proviennent d’études transversales avec des tests systématiques des participants (quelle que soit la gravité des symptômes, etc.). Ainsi, une telle étude réalisée dans des foyers anglais a révélé qu’un calendrier vaccinal complet (avec Pfizer-BioNTech) avait une efficacité de 80% contre l’infection par le variant Delta.
En outre, ces travaux ont montré que la protection contre l’infection persistait dans le temps, mais diminuait plus rapidement chez les plus de 35 ans – d’environ 10 points de pourcentage dans les trois mois suivant la vaccination. La vaccination des personnes précédemment infectées leur confère une protection comparable, avec une meilleure persistance dans le temps. Un constat similaire a été fait chez des soignants américains : l’efficacité du vaccin contre l’infection est passée de 85 % à 73 % respectivement quatre et cinq mois après la double injection.
Il a également été montré que, vacciné, le risque de transmission du virus en cas d’infection semble être réduit… mais les estimations varient et cet effet pourrait être moindre avec la variante Delta. Ensemble, ces preuves suggèrent que la vaccination assure une protection forte, mais imparfaite, contre l’infection et la transmission.
En conséquence, près de 100 % de la population devrait être vaccinée pour arrêter la circulation virale. Pour éviter la création de niches de circulation virale, il faudrait en même temps s’assurer que l’ensemble du territoire soit couvert de manière homogène – avec des boosters si nécessaire pour maintenir le niveau de protection contre l’infecter