LEPTOSPIROSE
QU’EST-CE QUE CETTE MALADIE TRANSMISE PAR LES RATS ?
Le rat présente certains risques sanitaires pour les humains.
Alors que la vidéo d’une femme sortant du métro à Boulogne-Billancourt (92) avec un rat coincé dans la manche a fait le tour des réseaux sociaux ce mardi 29 novembre, la question des conséquences sur la santé de la présence de ce rongeur dans l’espace public demeure entière. Quels sont les risques sanitaires ? Quelle est la leptospirose, la «maladie du rat» redoutée par les autorités ?
Si le rat brun – plus communément surnommé rat d’égout – dégoûte, c’est avant tout parce qu’il est associé à une image de saleté et de poubelles, mais aussi parce qu’il présente certains risques sanitaires pour les humains. Il peut notamment être porteur d’une bactérie, appelée la leptospirose, que l’on retrouve principalement dans les urines des rongeurs contaminés.
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— derattack-07 55 54 91 87 (@GhezStephane) November 30, 2022
PLUSIEURS CENTAINES DE CAS PAR AN
Cette bactérie donne son nom à une maladie grave parfois mortelle, et surnommée «maladie du rat», dont on observe «plusieurs centaines de cas par an en France», selon le ministère de la Santé, qui rappelle en effet que la leptospirose est «une zoonose [maladie infectieuse qui est passée de l’animal à l’homme, ndlr] très répandue dans le monde, particulièrement en milieu tropical et dont l’incidence en France a augmenté ces dernières années». Sous-estimée donc, même si les cas avérés restent rares.

«Chez l’homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses. La transmission peut être directe par simple contact avec des animaux infectés ou par morsure (notamment morsure de rat), mais dans la plupart des cas, la transmission est indirecte au cours d’activités de baignade en eau douce, de pêche ou de canotage, pratique du kayak, rafting ou canyoning», explique le ministère de la Santé.
C’est donc à la fois une maladie professionnelle qui peut toucher les vétérinaires, les éleveurs, le personnel des abattoirs et les égoutiers mais aussi une zoonose de loisirs contractée lors d’activités de baignade ou de pêche en eau douce. Quant aux symptômes, ils ressemblent fortement à ceux de la grippe, avec de la fièvre et des douleurs musculaires.

DES ÉTUDES EN COURS EN RÉGION PARISIENNE
Mais si les risques de contamination existent en milieu urbain, ils sont tout de même très faibles. A moins de traîner dans les égouts ou de se baigner dans des eaux contaminées. A Paris, des études sont aujourd’hui en cours pour mesurer les éventuelles traces de leptospirose dans la Seine à l’approche des JO de Paris 2024, et toutes les zones de baignade en eau libre – à l’instar du plan d’eau du bassin de la Villette (19e) – sont quotidiennement vérifiées, avant chaque ouverture.
En 2016, plusieurs cas avérés de contamination à la leptospirose avaient été révélées par Santé Publique France, sur des personnes détenues dans un centre de privation de liberté, où la présence de nombreux rats était connue. Un centre pénitentiaire où un cas de leptospirose avec notion d’exposition aux rats avait déjà été identifié quelques années auparavant, indiquant que les rongeurs étaient bien porteurs de l’agent de la leptospirose.

Cette maladie, qui «reste un problème de santé publique important dans les territoires français», est par ailleurs «considérée comme une maladie émergente en raison du changement climatique et d’une urbanisation grandissante», selon l’OMS. De fait, c’est durant les mois les plus chauds – en août et septembre – que le nombre de cas est le plus important, ainsi que dans les territoires où les températures sont les plus fortes. Pour preuve, le taux d’incidence est 12 à 70 fois plus élevé dans les territoires d’Outre-mer qu’en France métropolitaine.